Du 27 Avril au 8 Mai : safari paramoteur
Le Bénin : un petit pays ....................... énorme!
Cette aventure, prévue en décembre, avait été reportée : au niveau boulot, ce n'est pas fameux pour moi, mais il y a tellement peu de manifestations en Afrique noire que je signe quand même. Nous sommes 20 pilotes et une dizaine de non volants. Je ne connais personne. David, un pilote Belge envoie un mail pour trouver un garage près de Roissy pour garer son véhicule pendant le séjour : il arrivera la veille au soir à la maison. Rendez-vous à Roissy dimanche matin :
Il y a un Américain, un Norvégien, deux Anglais, un Belge, et le reste est français. 6 heures de vol plus tard, nous sommes à Cotonou où un camion nous attend pour charger les bagages. Les moteurs démontés des châssis et emballés à part, sont bloqués en douane.
La température, supérieure à 30° nous met dans le bain du séjour. Nous gagnons l'hôtel, à 1/2 h de route. Le cadre est sympa ; nous sommes logés par binômes : David et moi ferons équipe pendant tout le séjour.
Le lendemain matin, briefing au bord de la piscine : nous apprenons qu'il y a des difficultés pour sortir les moteurs de la douane.
Nous partons à la plage d'où nous devrons faire le premier décollage ; un orage qui passe nous fait comprendre qu'il va falloir être vigilants : le vent vire rapidement à la tempête.
Cela passe rapidement et nous nous arrêtons à un village artisanal au retour.
Les moteurs ne sont toujours pas sortis et la décision est prise : nous partons à 30 jusqu'à la douane pour faire du bruit. Motivés, nous expliquons que nous ne repartirons pas à vide!
L'attente est longue, mais nous avons du spectacle : certains chargements nous rappellent que nous sommes en Afrique :
Aller, nous repartons avec notre matos ; à l'hôtel, la salle de conférence nous a été prêtée pour assembler notre matériel.
Nous ne pourrons les démarrer que demain matin, sur le parking. Nous partons ensuite vers la plage en rencontrant quelques panneaux inhabituels!
Nos moteurs n'arrivent pas : Sylvain ( pilote d'essai) et Aurélia ( directrice des vols) font le show tous les deux.
Notre matériel arrive pendant que l'on mange, c'est donc dans l'après midi que nous décollons ; le vent est assez fort mais il vient de la mer, c'est donc très bon pour une ballade le long de la plage, vent de travers.
Quelques centaines de mètres dans les terres, c'est un paysage féérique entre le fleuves et des mares qui s'étendent sur des hectares.
Un très beau vol de presque deux heures pour David et moi : nous sommes partis assez loin, en nous régalant de ce paysage splendide.
Le soir, nous mangeons à la plage de Grand Popo où nous devions voler si nous étions arrivés de jour, ce qui n'est pas le cas.
Le retour vers l'hôtel du lac est long sur une route surchargée.
Le lendemain, les sponsors nous attendent sur la plage pour des vols de démonstration que nous faisons, chacun à notre niveau : la presse locale est là et nous sommes mitraillés dans tous les sens.
Quelques spectateurs locaux sont également présents et n'en ratent pas une miette :
Au moment d'un décollage, un bruit suspect sur le moteur de David nous interpelle : il coupe aussitôt et s'aperçoit que le châssis est arraché et le moteur a failli tomber en arrière : si c'était arrivé en vol, à plein régime, cela aurait pu être catastrophique! Le staff appelle Eddie, un ami importateur de camions Volvo dans cette partie de l'Afrique qui arrive avec un jeune mécano : David lui dessine ce dont il a besoin, à l'échelle sur un bout de papier : dans trois heures, tu dois être là, lui dit Eddie. Nous mangeons et laissons passer le coup de chaud de début d'après midi, David répare. pour ma part, il y a une idée qui me trotte dans la tête : je décolle pieds-nus :
Après avoir effectué sa réparation, David fera de même : c'est une grande première pour nous.
Le lendemain, c'est le départ pour le Nord : la destination finale est la réserve de la Pendjari, à 650 kms de Cotonou. La route n'est pas mauvaise et des rencontres nous interpellent :
Le premier arrêt est à Abomey, afin de visiter le château de la ville. Il y a trois moteurs dans un 4x4 : ceux d'Aurélia et Sylvain et celui de David. Les nôtres n'arrivant pas, ce sont les trois loustics qui font une démonstration devant le château. Comme c'est en centre ville, c'est le délire : en quelques minutes, des centaines de personnes sont là, dans une ambiance de fête.
Quel spectacle : autant pour nous, à voir la joie des spectateurs que pour eux de voir ce spectacle étonnant. Le point fort est le lancer de tee-shirt en vol, au dessus du public :
Nous repartons pour gagner Dassa, ville dans la quelle nous passerons la nuit. Le lendemain matin, la route change de gros trous pendant environ 200 kms : ça n'avance pas vite mais le spectacle est toujours là :
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Tout le commerce s'effectue au bord de la route : après une région où l'on trouve plein de petits sacs de farine de manioc, ce sont des gros sacs de charbon de bois qui semblent être la spécialité du coin :
Après Tanguiéta, c'est de la piste : l'entrée de la réserve n'est plus loin. Nous y arrivons en fin d'après midi. C'est le dernier village
Ensuite il nous reste 72 kms de pistes dans la savane pour arriver à l'hôtel Pendjari. Il faudra encore deux bonnes heures de voiture et c'est la récompense : nous sommes loin de tout : pas de téléphone, un groupe pour l'électricité, une pompe pour l'eau et un four pour le pain :
Nous n'étions attendu que le lendemain, alors c'est un peu difficile de trouver de la place pour tout le monde. David et moi dormirons dans une petite case ronde sans électricité, avec un petit lavabo et un grand lit. Aurélia et Sylvain dormirons dehors, sous une moustiquaire, près de la piscine vide.
Le lendemain, nous glandouillons, un peu inquiets : sans téléphone, nous ne pouvons plus savoir où est le camion, s'il n'a pas de soucis. Après le déjeuner, grosse effervescence : des éléphants passent près de l'hôtel : c'est magique : majestueux, les animaux passent sans se soucier de nous.
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Il y a toujours les trois moteurs dans le 4x4. Nous les regardons voler avec une certaine amertume. Après son vol, David me propose son équipage. C'est parti pour un coup d'œil de la région et, au bout d'un moment, j'aperçois le camion bleu porteur de notre matos qui arrive sur la piste.
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Le temps de me poser, les boys sont en train de décharger ; l'équipe de boys est super : des gars aussi gentils que costauds qui sont toujours prêts à tout faire pour nous aider avec un large sourire. Je redécolle avec mon matériel ; il commence à faire sombre, nous prenons nos repères : il y a une grande mare près de l'hôtel où batifolent quelques hippopotames : il faudra voire ça demain.
Je monte et me régale de ce paysage si différent et, dès que le dernier paramoteur est posé, je coupe le moteur et me pose tranquillement.
Le lendemain, debout à 5 heures petit déjeuner et départ pour une grande navigation en suivant la frontière du Burkina Fasso. Au levé du jour il n'y a pas de vent, il fait chaud et l'air est humide : toutes les conditions sont réunies pour que le décollage soit difficile. je cours, décolle, retouche, redécolle, retouche, redécolle et c'est parti. En attendant David, je vais faire un tour au-dessus de la grande mare : les hippopotames sont là, paisibles :
David ne décolle pas, au bout d'un moment, je décide de partir seul. je suis les consignes, c'est à dire ne pas traverser la rivière : à droite c'est le Burkina et à gauche la piste.
Le paysage est toujours super : des crocodiles, des gazelles, des vautours, des buffles et des singes. Arrivé au bout du parcours, en passant au dessus d'un bouquet d'arbres, il y a du mouvement. Je laisse le moteur au ralenti pour survoler ça sans bruit :
Quelle chance : il y a un troupeau divisé en deux groupes, je fais quelques photos et pars rapidement pour ne pas les déranger. En repartant, j'aperçois un endroit boisé : il doit y avoir un point d'eau au milieu, il y aurait bien des bestioles là-dedans. Bingo :
Même technique : deux passages moteur au ralenti et je dégage. Je rentre tranquillement, j'en ai plein la tête : quel beau vol! Le matériel est rangé à côté de notre bungalow, lui même à côté du déco.
Le vent forci, c'est l'heure de l'appéro. Nous sommes tous au bar et le cri habituel retenti : éléphants! Un autre troupeau approche et quelques uns des spécimens qui le composent semblent plus curieux que les autres : ils nous regardent, avec nos appareil photos, et viennent vers nous, paisiblement.
L'un d'eux attrape une grosse branche avec sa trompe, la secoue deux fois et la casse : c'est plus facile de ramasser les feuilles par terre ;
Quel spectacle fabuleux!
Un dernier vol ce soir et nous chargeons le matériel : demain avant l'aube nous reprenons la route pour le sud. Nous avons passé trois jours dans la réserve. Le retour nous offre toujours son lot de surprises sur la route :
Nous ferons, avec David et les boys, les 200 derniers kilomètres en taxi brousse : un magnifique C25 :
Un petit ravitaillement avec de l'essence de contrebande du Nigéria :
Nous mettons encore presque deux jours pour retrouver l'hôtel du lac à Cotonou. Nous y démonterons notre matériel, remercierons du mieux que nous pouvons les boys : pendant toute cette aventure, ils ont chargé, déchargé, porté tout notre matos avec un large sourire et une disponibilité sans limites : respect.
Le lendemain, nous allons enregistrer les bagages à l'aéroport : nous serons ainsi tranquilles pour l'embarquement ce soir. L'après midi, nous faisons un tour au marché de Cotonou, dédale de ruelles où des couleurs éclatantes et une multitude d'odeurs nous enchantent.
Puis, dans la soirée, c'est le départ : fin de l'aventure.
L'organisation par le voyagiste a été laborieuse, voire lamentable. Heureusement Aurélia, responsable de la partie "vols" a, du haut de ses 24 ans, récupéré tous les problèmes et les a transformés en rebondissements contrôlés. Un grand merci, Aurélia.